Naviguer la maternité- portraits de mères | Bota Bota, spa-sur-l'eau

Bota Bota

Naviguer la maternité

À l’occasion de la Fête des Mères, trois figures importantes du Bota Bota m’ont donné un peu de leur temps afin de parler de maternité et du changement que cela a apporté à leur vie. Une aventure de tous les jours, qui se vie par étapes, par émotions. Une navigation entrecoupée de tempêtes et d’îles de sable chaud où il fait bon se poser.

Marie P., Chef Esthéticienne

Les grands yeux bleus de Marie évoquent une délicate tendresse lorsqu’elle me mentionne Milan, son premier enfant d’un an. « Ce n’est que du bonheur et beaucoup d’amour ».

Française originaire d’Avignon, elle est arrivée à Montréal avec son conjoint, lui aussi Français, à la recherche de nouveaux défis. Changer d’air, découvrir un nouveau pays : un projet qu’elle craignait mais qui s’est avéré des plus agréables.

Devenue mère à Montréal, d’un petit garçon qui détient la double nationalité, elle découvre tous les jours une toute nouvelle aventure : « C’est certain que c’est beaucoup de travail et parfois fatiguant, mais il nous donne tant d’amour et c’est grâce à cela que l’on oublie rapidement les moments difficiles ».

« J’ai pris de l’assurance », m’explique-t-elle à propos de ce nouveau rôle qu’elle endosse avec aise et détermination, « J’ai mûri et grandi, ma priorité est ma famille ».

Ce cocon familial, Marie le renforce avec une nationalité Canadienne qu’elle obtiendra avec son conjoint, très prochainement. Cette vie d’expatriée, elle est consciente que son fils la choisira aussi, peut-être : « Je lui souhaite d’être heureux, tout simplement. Peu importe ses choix dans la vie, les expériences qu’il voudra tenter. S’il souhaite découvrir le monde comme nous… ça vaudra le coup de le faire ». 

Aux nouvelles Mamans, elle conseille de ne pas trop s’inquiéter : « L’instinct maternel vient tout seul. On se pose souvent beaucoup de questions avant la naissance, on se demande si on va être une bonne mère, et puis ça vient tout seul. On a chacune besoin de se faire notre propre idée de la grossesse et de la maternité ».

Geneviève E., Directrice Générale

Geneviève me reçoit dans son bureau lumineux. Au loin, nous apercevons les vapeurs s’échappées du Bota Bota, se mêlant aux nuages bas d’un printemps qui se fait attendre. Son tout premier bébé aux mille vies se tient fier, accosté au Vieux Port.

« Le travail pour moi n’a jamais été une obligation, car j’aime ce que je fais », me confie-t-elle. Geneviève n’a jamais compté ses heures et la maternité a été un certain ajustement dans une vie déjà bien remplie : « Cela a été un changement plus gros qu’anticipé dans ma vie, pour le meilleur, mais il est certain que j’ai beaucoup plus de de priorisation à faire ». Elle me révèle dans un éclat de rire qu’une petite fille de trois ans et demi demande une organisation à laquelle elle ne pense jamais vraiment pouvoir s’habituer. 

Geneviève n’a pas planifié sa vie autour l’idée de devenir mère : « Ça n’allait pas de soi nécessairement. Je pense que c’était une question d’être avec la bonne personne qui souhaitait avoir des enfants aussi ». Ce dont elle était certaine cependant, c’était que si elle fondait une famille, ce serait avec deux enfants. Elle glisse une main discrète sur son ventre qui annonce le début de son souhait, exaucé.  

« Je souhaite à mes enfants une planète sur laquelle ils pourront vivre et respirer ». Elle me raconte son chalet d’enfance dans les bois et son grand lac, un souvenir et un quotidien qu’elle espère pouvoir leur offrir.

Être une mère chef d’entreprise aura appris à Geneviève à s’imposer, à suivre un cheminement qu’elle aura construit avec patience et volonté. Elle me parle ainsi de l’importance du concept d’indépendance et son vœu de voir Maya, sa fille, être capable de prendre ses propres décisions, basées sur ses valeurs.

Jeannine V., Massothérapeute

Je retrouve Jeannine comme je l’avais laissé, entourée de son aura magique et de sa voix apaisante. Elle me fait part de sa grossesse inattendue, suite à des complications de santé à un jeune âge : « Elle est mon miracle », me dit-elle, en parlant de sa fille.

« Nous avions planifié une vie sans enfants. Et puis quand je suis tombée enceinte, je me suis fait suivre par un médecin qui m’a dit que le bébé n’allait pas survivre, qu’il ne fallait pas que je m’attache ». Aujourd’hui, à 25 ans, Nicole est encore ici, faisant jour après jour, la fierté de sa mère. « Elle m’a appris à aimer quelqu’un de façon inconditionnelle, à abandonner la rancune. Elle m’a appris à grandir ». 

Jeannine reste fidèle à ses principes : dire les choses telles qu’elles sont afin que sa fille puisse vivre sa vie de la façon la plus authentique possible. Elle m’explique la réalité actuelle des femmes, qui se traduit par un monde où les relations de couple sont de plus en plus difficiles : « Il y a tant d’incertitudes et il est difficile de faire confiance. Tant de gens ont le cœur brisé », avec plus de 50% de mariages se terminant en divorce, Jeannine a toujours conseillé à sa fille de se préparer aux éventualités d’une vie dans laquelle elle aurait à élever des enfants seule. « Fais des études afin de te construire une base solide, tu pourras ainsi toujours subvenir à tes besoins ».

Jeannine croit aux signes, à la vie qui offre des cadeaux inattendus : « Tout arrive pour une raison. J’étais censé avoir Nicole, il y a une raison pour laquelle elle existe. Les enfants nous mettent sur un chemin différent. Ils nous forcent à nous aimer. Elle m’a rendu meilleure ».

Photo par ©Florian Van Schreven